Je publie ce soir un triptyque de poèmes que j’ai appelé stigmates (nm – Toute marque, toute trace qui révèle une dégradation). Pourquoi trois ? Quand on parle de stigmates, souvent, on l’associe à cinq comme les stigmates du Christ ? Loin de moi l’idée de vouloir parler du Christ et de ses souffrances, c’est plutôt d’un bourreau et de ses victimes de trois ordres que je souhaite parler. Qui dans le rôle du bourreau ? L’H(h)omme. Quelles sont les souffrances ?
Les stigmates #1 d’une planète abîmée par l’anthropocène, mais plutôt que de planète, terme qui inspire le gigantisme et la force, il s’agit plus de parler de Gaïa, ce modeste espace de vie que, chaque jour, avec frénésie nous massacrons.
Les stigmates #2 des femmes souffrant de l’oppression des hommes abrutis par leurs faiblesses, leurs peurs de ne pas être à la hauteur, leurs ambitions à dominer. Quelle différence existe-t-il entre la souffrance infligée à Gaïa et à chaque femme ?
Les stigmates #3 de nos villes détruites par une haine attisée par les religions, les idéologies, avec une pensée spéciale pour Alep, ville martyre, ville symbole de la barbarie moderne qui m’émeut. Ce tweet d’hier m’engage à ne jamais oublier et à toujours espérer.
— Didier Golemanas (@DidierGolemanas) January 27, 2022
Est-ce réussi ? Je suis partagé entre « ces mots me sont venus et je les aime, pourquoi ne pas les partager ? » et « qui es-tu pour juger, en tant qu’homme, les hommes ? » Car oui, dans cette histoire, suis-je le témoin, suis-je le pollueur, suis-je l’oppresseur, suis-je coupable d’une certaine barbarie ?
Je me pose la question. Quelle est ma part ? Quelle est ma part de barbarie ? Où suis-je dans ce monde si complexe ? À chacun de nous d’avoir ce travail d’introspection, me semble-t-il.
Crédit Photo par Luis Villasmil sur Unsplash